Chrétien, cherche désespérément maître à penser
Plusieurs articles ont déjà été publiés sur ce blog au sujet de la nécessaire autonomie à laquelle chaque chrétien doit aspirer. Il ne s’agit pas de s’affranchir de l’autorité de Dieu mais de celle du monde, de sa convoitise, de ses hommes ainsi que des esprits malveillants qui les influencent. Or si certains ont dit « amen », d’autres, à notre grande inquiétude et stupéfaction, montrent par leurs paroles et leurs actes qu’ils ne veulent pas de la liberté que Christ leur offre. Pourtant, la liberté est un cadeau d’une valeur inestimable. Si vous en doutez, interrogez donc les prisonniers. Ce n’est pas pour rien que beaucoup préfèrent se donner la mort plutôt que de vivre derrière les barreaux. Interrogez aussi ceux qui vivent dans des pays totalitaires, où il n’y a ni liberté de mouvement ni liberté de pensée. Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes versent leur sang pour obtenir ce droit fondamental. Si donc la liberté selon le monde est si précieuse, à combien plus forte raison l’est celle offerte par le Seigneur ? Or pour que nous puissions en bénéficier, il a aussi abondamment répandu son propre sang. Malgré cela, beaucoup trop de chrétiens cherchent des gourous, des maîtres à penser pour leur dicter le moindre de leurs faits et gestes. Et tant pis si en échange ils doivent devenir leurs esclaves.
NOUS VOULONS UN ROI !
« Et il arriva que, lorsque Samuel fut devenu vieux, il établit ses fils pour juges sur Israël. Son fils premier-né s’appelait Joël, et le second Abija ; ils jugeaient à Beer-Schéba. Mais ses fils ne marchèrent pas dans ses voies, ils s’en détournèrent pour les profits acquis par la violence ; ils recevaient des présents et violaient la justice. C’est pourquoi tous les anciens d’Israël s’assemblèrent, et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : Voici, tu es devenu vieux, et tes fils ne suivent pas tes voies ; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations. » 1 Samuel 8:1-5.
Dans ce passage, il est tout d’abord intéressant de noter qu’il est arrivé à Samuel la même chose qu’il est arrivé à Eli, ce sacrificateur auquel sa mère l’avait confié étant enfant (1 Samuel 1 et 2). Leur fils respectifs ne craignaient pas Dieu et profitaient de leur position pour abuser du peuple. Remarquez que Dieu a tenu Eli pour responsable de la méconduite de ses fils (1 Samuel 3:11-18), alors que cela ne semble pas être le cas pour Samuel. Cela nous rappelle une réalité : chacun est responsable de ses actes. Eli n’a pas su recadrer ses fils, il y a donc eu une défaillance au niveau de l’éducation qui a sans doute été, en partie, à l’origine de leur dérive. À l’inverse, connaissant le bon témoignage de Samuel, il semblerait que ses fils aient délibérément choisi une mauvaise voie et cela en dépit de ce que leur père leur a enseigné. Ainsi, il est de notre devoir d’instruire nos enfants, tout en sachant que le choix final de suivre ou non le Seigneur dépendra uniquement d’eux. Mais malheur à nous si nous les mettons sur la mauvaise voie.
« Instruis le jeune enfant à l’entrée de sa voie, et même lorsqu’il sera devenu vieux, il ne s’en détournera pas. » Proverbes 22:6.
Ayant constaté la corruption des fils de Samuel, les anciens d’Israël, sans doute poussés par le reste du peuple, vinrent auprès de cet homme de Dieu pour lui demander un roi. Étrangement, ils formulent le regret que les fils de Samuel ne suivent pas la voie de leur père, et en même temps ils demandent un roi « comme il y en a chez toutes les nations ». Or les autres nations ne connaissaient pas Yahweh, en quoi leurs rois pouvaient-ils être de bons exemples ? En réalité, ils avaient juste trouvé un prétexte pour tenter de mettre fin à la théocratie en Israël. Dieu accéda à leur demande mais les avertit néanmoins des conséquences.
« Samuel fut affligé de ce qu’ils lui avaient dit : Etablis sur nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria Yahweh. Yahweh dit à Samuel : Obéis à la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne plus sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont agi depuis le jour où je les ai fait monter hors d’Egypte jusqu’à ce jour ; ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux. Maintenant donc, obéis à leur voix ; mais les avertis-les, avertis-les en leur déclarant comment le roi qui régnera sur eux les traitera. Ainsi Samuel dit toutes les paroles de Yahweh au peuple qui lui avait demandé un roi. Il leur dit donc : Voici comment vous traitera le roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils et les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu’ils courent devant son char ; il en établira des chefs de mille, et des chefs de cinquante, pour labourer ses terres, pour récolter ses moissons, et pour fabriquer ses armes de guerre et l’équipement de ses chars. Il prendra aussi vos filles pour en faire des parfumeuses, des cuisinières, et des boulangères. Il prendra le meilleur de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers, et il les donnera à ses serviteurs. Il prélèvera la dîme de ce que vous aurez semé et de ce que vous aurez vendangé, et il la donnera à ses eunuques, et à ses serviteurs. Il prendra vos serviteurs et vos servantes, l’élite de vos jeunes gens, vos ânes, et les emploiera à ses ouvrages. Il prélèvera la dîme de vos troupeaux, et vous serez ses esclaves. En ce jour-là, vous crierez à cause du roi que vous vous serez choisi, mais Yahweh ne vous exaucera pas. Mais le peuple refusa d’écouter la voix de Samuel, et ils dirent : Non ! Mais il y aura un roi sur nous. Nous serons aussi comme toutes les nations ; et notre roi nous jugera, il sortira devant nous, et il conduira nos guerres. Samuel entendit donc toutes les paroles du peuple, et les rapporta à Yahweh. Et Yahweh dit à Samuel : Obéis à leur voix, et établis un roi sur eux. Et Samuel dit aux hommes d’Israël : Allez-vous-en chacun dans sa ville. » 1 Samuel 8:6-22.
En dépit de cela, ils persistèrent à demander un roi pour les juger et conduire leurs guerres, comme si Yahweh n’avait pas été à la hauteur dans ce rôle par le passé. Aujourd’hui, tous ceux qui se cherchent des coachs, des mentors et autres maîtres à penser doivent savoir qu’ils devront payer le même prix. Dans les faits, c’est bien ce qui se passe. De manière volontaire, des milliers de chrétiens au travers le monde (et autres adeptes de sectes et religions) font office de chauffeurs, cuisiniers, personnel de ménage, comptes bancaires, et même de défouloirs sexuels de pasteurs et divers autres gourous peu scrupuleux. Tout cela en échange de quoi ?
Il faut savoir une chose, il existe très peu de personnes au monde qui vous rendront service gratuitement et de façon absolument désintéressée. Soit on veut de l’argent, soit divers avantages en nature, ou encore la gloire, la reconnaissance, l’influence… Voilà pourquoi seuls ceux qui ont véritablement été touchés par l’amour du Seigneur se mettront au service des autres sans rien attendre en retour. Et de ce fait, seule l’œuvre de ces personnes-là a de la valeur devant Dieu. D’où cette réflexion de l’apôtre Paul : « Quand je parlerais toutes les langues des hommes, et même des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et la science de toutes choses ; et quand j’aurais même toute la foi qu’on puisse avoir, jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert à rien. » (1 Corinthiens 13:1-3).
De plus, il faut savoir aussi que l’être humain n’est pas fiable à 100%. Je doute même qu’il le soit ne serait-ce qu’à 30%. Non pas que tous soient volontairement mauvais, mais 99,9% marchent selon leur chair. Ils agissent donc en fonction de leurs sentiments et des circonstances, et de fait ils subissent une influence qui ne vient pas de Dieu. Nous avons tous connu des personnes avec lesquelles nous avons vécu de beaux moments d’amitié, partagé de rires et de larmes. Et puis un jour, tout s’est effondré, l’impensable est arrivé. La déception avec un grand D, la trahison avec un grand T… Parmi ces gens-là, il y avait des hypocrites qui nous fréquentaient par intérêt. Mais il y avait aussi ceux qui étaient sincères et qui ont sans doute été les premiers surpris de constater qu’ils pouvaient décevoir et trahir de la sorte. Le cœur de l’homme est un abîme que l’homme lui-même peine à sonder… Et pourtant c’est cette créature si peu fiable que nous voulons prendre pour appui et à qui nous voulons confier nos vies.
« Ainsi parle Yahweh : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, et qui fait de la chair sa force, et dont le cœur se retire de Yahweh ! Car il sera comme la bruyère dans le désert, et il ne verra pas venir le bonheur ; mais il habitera dans des lieux brûlés du désert, dans une terre salée et inhabitable. Béni soit l’homme qui se confie en Yahweh, et dont Yahweh est l’espérance ! Car il sera comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines le long d’une eau courante ; quand la chaleur viendra, il ne s’en apercevra pas, et sa feuille restera verte ; il ne sera pas en peine dans l’année de la sécheresse, et ne cessera de porter du fruit. Le cœur est rusé et désespérément malin par-dessus tout : Qui peut le connaître2 ? JE SUIS Yahweh, qui sonde le cœur, et qui éprouve les reins ; même pour rendre à chacun selon sa voie, et selon le fruit de ses actions » Jérémie 17:5-10.
Ce que les anciens d’Israël avaient demandé à Samuel pour l’ensemble de la nation, d’autres l’avaient déjà fait auparavant à titre privé.
« Il y avait un homme de la montagne d’Ephraïm, nommé Mica. Il dit à sa mère : Les mille cent sicles d’argent qu’on t’a pris et pour lesquels tu as fait des imprécations même à mes oreilles, voici, j’ai cet argent, c’est moi qui l’avais pris. Alors sa mère dit : Béni soit mon fils par Yahweh ! Et il rendit à sa mère les mille cent sicles d’argent ; sa mère dit : Je consacre de ma main cet argent à Yahweh, afin d’en faire pour mon fils une image taillée, et une image en métal fondu ; et c’est ainsi que je te le rendrai. Et il rendit l’argent à sa mère. Elle prit deux cents sicles d’argent et les donna au fondeur, qui en fit une image taillée, et une image en métal fondu. On les plaça dans la maison de Mica. Ainsi cet homme, à savoir Mica, avait une maison de dieux ; il fit un éphod et des téraphim, et il consacra par sa main l’un de ses fils, qui lui servit de prêtre. En ce temps-là, il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait être droit à ses yeux. Or il y avait un jeune homme de Bethléhem de Juda, ville de la famille de Juda ; il était Lévite et il séjournait là. Cet homme partit de la ville de Bethléhem de Juda, pour trouver une demeure qui lui convienne. En chemin, il entra dans la montagne d’Ephraïm jusqu’à la maison de Mica. Mica lui dit : D’où viens-tu ? Il lui répondit : Je suis Lévite, de Bethléhem de Juda, et je voyage pour trouver une demeure qui me convienne. Mica lui dit : Demeure avec moi ; tu me serviras de père et de prêtre, et je te donnerai dix sicles d’argent par an, les vêtements d’ordre dont tu auras besoin et ton entretien. Et le Lévite vint. Ainsi le Lévite convint de demeurer avec cet homme, qui regarda le jeune homme comme l’un de ses fils. Mica consacra le Lévite, qui lui servit de prêtre, et demeura dans sa maison. Mica dit : Maintenant je sais que Yahweh me fera du bien, parce que j’ai un Lévite pour prêtre. » Juges 17.
Cette histoire met en lumière la façon dont les hommes se corrompent mutuellement pour des intérêts personnels, tout en se donnant bonne conscience. Tout d’abord cette femme qui consacre de l’argent prétendument à Yahweh et qui finalement en fait une idole pour son fils Mica. Mica qui consacre son propre fils prêtre. Ce lévite, normalement mis à part pour Yahweh, et qui en échange des biens matériels, accepte de servir de prêtre et de père « spirituel » à un idolâtre. Mica s’est acheté des prêtres qui ne risquaient pas de le contrarier, et pour cause : c’est lui qui les logeait et les nourrissait.
De même, Saul, le premier roi d’Israël, a préféré plaire à son peuple et conserver tous les privilèges inhérents à sa royauté plutôt que d’obéir au Seigneur (1 Samuel 15:25). Bien avant lui, ce fut Aaron qui, sous la pression du peuple, fabriqua un dieu qui correspondait aux aspirations charnelles des israélites encore imprégnés de la mentalité égyptienne (Exode 32:1-6). De nos jours, le même schéma se répète ; nombre de chrétiens sont prêts à donner beaucoup d’argent, ou à faire pression, pourvu qu’on leur prêche un message agréable et qu’on leur prophétise des chimères.
« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais aimant qu’on leur chatouille les oreilles par des discours agréables, ils chercheront des docteurs qui répondent à leurs désirs » 2 Timothée 4:3.
Il est vrai que certains cherchent des guides humains avec sincérité, espérant trouver en eux un appui pour s’améliorer et avoir des réponses à des questions difficiles. Bien évidemment, ce n’est pas mauvais de chercher des conseils, c’est même recommandé (Proverbes 15:22). Veillons cependant à ne pas tomber dans une dépendance vis-à-vis des hommes. Car s’il peut sembler plus facile de solliciter l’homme plutôt que de s’adresser directement à Dieu, c’est aussi plus risqué.
Cet été, alors que je me trouvais dans un autobus, j’ai été interpellée par la conversation qu’avait une jeune femme au téléphone. Cette dernière encourageait son interlocutrice à faire un tri dans ses fréquentations et à ne traîner qu’avec des personnes qui craignent Dieu. Jusque-là le conseil me paraissait assez avisé, bien que la Bible ne nous demande pas de nous couper du reste du monde. Mais j’ai très vite tiqué en l’entendant dire : « Je ne fais rien sans en avoir parlé à mon mentor. Je lui dis tout car c’est une personne que Dieu a ointe pour ma vie… ». La suite de la conversation m’a conforté dans l’idée que cette jeune femme n’avait aucune relation avec Jésus. Elle avait remis toute sa vie entre les mains d’une personne qui avait pris la place de Dieu. J’ai frissonné à l’idée de ce qui pourrait lui arriver si tout à coup le mentor cessait d’être un ange gardien pour se transformer en démon.
NOUS SOMMES TOUS DES ROIS ET SACRIFICATEURS
Chrétiens, pourquoi chercher sans cesse des maîtres à penser pour diriger vos vies alors que Jésus-Christ a fait de vous des rois et des sacrificateurs (Apocalypse 5:10) ? Nous avons pourtant tous reçu le même Esprit qui atteste à notre cœur que nous sommes enfants de Dieu (Galates 4:6). L’Esprit Saint est là pour nous guider (Jean 16:13) et pour nous aider à discerner quelle est volonté de Dieu pour nos vies afin que nous fassions les bons choix.
« Mais, ainsi qu’il est écrit : Ce sont des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment1. Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit. Car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. Car lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit de ce monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données de Dieu. » 1 Corinthiens 2:9-12.
Il est étonnant que des chrétiens qui confessent avoir une relation personnelle avec le Seigneur ne puissent pas comprendre qu’il y a une limite aux conseils qu’on peut leur donner. Lors de l’émission sur TV2VIE autour de la rentrée des classes le 18 septembre dernier, nous avons reçu diverses questions. Pour certaines nous avons donné des réponses argumentées bibliquement, pour d’autres nous avons envoyé la personne vers Dieu car il nous était impossible de trancher. Certains nous ont donc accusés en « off » d’user de la langue de bois ou alors ils ont insisté pour qu’on leur donne une directive précise alors qu’on n’en avait pas. Or en agissant de la sorte, on nous a en quelques sortes poussés à prophétiser faussement. C’est très grave. Comment s’étonner dans ces conditions que certains serviteurs authentiques basculent dans l’orgueil et finissent par se prendre pour des demi-dieux ?
Comme cela a été développé dans l’article « péché ou pas péché ? », certaines situations doivent être analysées au cas par cas. Chacun est unique. Nous venons tous d’horizons différents, avec des vécus différents et donc une sensibilité qui nous est propre. Dieu tient compte de cela lorsqu’il nous parle et lorsqu’il nous oriente. Ainsi, il peut autoriser une personne à boire du vin car il sait qu’elle saura se modérer, tandis qu’il peut l’interdire à une autre à cause de son passé d’alcoolique.
Encore une fois, nous avons besoin des uns et des autres. L’expérience des aînés dans la foi est essentielle. Ne pas tenir compte de leurs avertissements serait bien imprudent. Aussi, on ne peut que louer l’humilité de ceux qui demandent des conseils. Toutefois l’expérience des uns ne doit pas devenir la doctrine des autres. La façon de faire des uns ne doit pas devenir le mode de vie des autres.
Tout en ayant de la considération pour nos frères et sœurs dans la foi, nous devons aspirer à nous affranchir de la dépendance vis-à-vis des hommes pour passer à une dépendance à l’égard de Dieu. Cela passe par d’avantage d’investissement dans la méditation et la prière, mais aussi par de l’audace. Eh oui, il faut prendre le risque de faire des erreurs et d’en assumer les conséquences. Or je crois que certains cherchent des maîtres à penser afin d’en faire des boucs-émissaires au cas où les choses tourneraient mal.
Moïse était un serviteur de Dieu réellement désintéressé et bienveillant. Il n’a pas cherché à garder le monopole de la prophétie, mais il a souhaité sincèrement que chaque israélite connaisse comme lui la grâce d’avoir en soi l’Esprit de Dieu.
« Or il y eut deux hommes restés au camp, l’un s’appelait Eldad, et l’autre Médad, sur lesquels l’Esprit reposa. Ils étaient de ceux qui avaient été inscrits, mais ils n’étaient pas allés à la tente, et ils prophétisaient dans le camp. Alors un garçon courut le rapporter à Moïse, en disant : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. Et Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, l’un de ses jeunes gens, répondit, en disant : Mon seigneur Moïse, empêche-les. Et Moïse lui répondit : Es-tu jaloux pour moi ? Plût à Dieu que tout le peuple de Yahweh fût prophète, et que Yahweh mît son Esprit sur eux ! Puis Moïse se retira au camp, lui et les anciens d’Israël. » Nombres 11:26-30.
Aujourd’hui le vœu de Moïse s’est réalisé en Christ pour des millions de personnes dans le monde. Alors puisque Dieu s’est approché de nous, ne faisons pas comme s’il n’était pas là. Parlons-lui, interrogeons-le, demandons-lui conseil.
Pour ma part, j’ai fait il y a quelques années cette prière : « Seigneur, je ne veux plus que tu passes par des intermédiaires, je veux que tu me parles directement ». Dieu s’est empressé de m’exaucer. Je l’ai compris lorsque j’ai constaté que les prophéties me concernant sont devenues extrêmement rares. Je dois dire que c’est parfois assez déstabilisant, notamment lorsqu’on passe par des moments difficiles où le doute s’immisce. On cherche alors une prophétie pour nous fortifier comme un égaré cherchant de l’eau dans le désert. À l’inverse, le gros point positif c’est que l’on acquiert de l’assurance et que l’on devient très difficilement manipulable. Du coup on reste droit dans ses bottes puisque l’on sait ce que Dieu nous a dit.
NOUS N’AVONS QU’UN SEUL MAÎTRE
« Alors Jésus parla à la foule et à ses disciples, disant : Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez toutes les choses qu’ils vous diront d’observer, mais ne faites point selon leurs oeuvres, parce qu’ils disent et ne font pas. Car ils lient ensemble des fardeaux pesants et insupportables et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer de leur doigt. Et ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères et de longues franges à leurs vêtements. Ils aiment les premières places dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues. Ils aiment les salutations dans les places publiques, et à être appelés par les hommes : Notre maître ! Notre maître ! Mais vous, ne vous faites pas appeler, notre maître ; car Christ seul est votre Docteur ; et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Et ne vous faites pas appeler docteurs, car Christ seul est votre Docteur. Mais que celui qui est le plus grand parmi vous soit votre serviteur. Car quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé. » Matthieu 23:1-11.
Dans ce passage, Jésus rappelle à l’ordre les scribes et les pharisiens qui étaient considérés par le reste du peuple comme des exemples en matière de vertu. Ces religieux étaient devenus les maîtres à penser des israélites, à un tel point qu’ils se permettaient d’interférer dans leurs moindres faits et gestes (Matthieu 15:1-2).
Ainsi, petit à petit, ces gens avaient fini par remplacer la Parole de Dieu par leurs traditions qui imposaient un mode de vie absurde et pesant. De la même manière, en partant initialement d’un bon sentiment, certains peuvent lier des fardeaux sur le dos de leurs frères et sœurs en donnant des conseils non appropriés. Cela peut aller du régime alimentaire à la description détaillée de la façon dont il faut se comporter dans le lit conjugal. Si ces pharisiens ont pu prendre un tel ascendant c’est bien parce que le peuple les y a encouragés en les appelant « maître », « directeur », ou encore « papa »… Jésus nous rappelle ici que nous sommes tous frères et sœurs, et que nul ne peut s’arroger une telle prérogative si ce n’est lui seul. Bien plus encore, il se présente comme le Docteur par excellence, non seulement celui qui est apte à nous enseigner mais aussi celui qui est capable de nous guérir.
Alors de grâce, laissez-nous vous renvoyer vers Dieu lorsque nous nous estimons incapables de vous répondre. Laissez-nous être vos simples frères et sœurs et non des maîtres à penser, car il n’y a qu’un seul Dieu, qu’un seul Seigneur, un seul Maître et Docteur : Jésus-Christ !
Adèle F.