"Il tuait des gens comme ça, pour rien": deux femmes jihadistes racontent leur vie sous Daesh

Plusieurs centaines de personnes dont des combattants sont toujours encerclés dans l'ultime poche de résistance du groupe terroriste.

Alors que s'annonce la fin proche du "Califat" de Daesh, qui perd de plus en plus de terrain dans l'est de la Syrie mais qui poursuit malgré tout les combats, l'épineuse question du retour des jihadistes européens dans leurs pays respectifs d'origine se pose. Si la France à d'ores et déjà annoncé la mise en place d'une procédure spéciale, certains pays, dont le Royaume-Uni, ont tout simplement pris la décision de déchoir de leur nationalité certains de leurs ressortissants.

Si près de 3000 personnes seraient encore bloquées dans l’ultime poche de résistance des jihadistes en Syrie, nombreux sont les membres de Daesh et leur entourage direct à se retrouver, après leur interpellation, dans trois camps répartis dans le nord de la région. Là, deux femmes ont accepté de raconter leur vie sous l'égide du groupe terroriste.

"Mon mari à lui aussi été tué comme un animal"

Fatima était tout juste majeure lorsqu'elle a quitté la Belgique en 2014 pour rejoindre sa grande-sœur à Raqqa, capitale auto-proclamée des jihadistes. Là, son sort est vite scellé.

"J’étais dans une maison pour femmes, là où allaient toutes celles qui arrivaient. Et vous ne pouvez pas en sortir si vous êtes mariée. Donc je me suis mariée avec un Belge, un combattant de Daesh. Je menais une vie normale, je faisais ce que j’avais à faire, comme une femme, dans une maison. Pour sortir, il fallait avoir une carte qui dit que vous êtes Daesh. Sinon, vous alliez en prison", raconte celle qui a aujourd'hui 23 ans.

Puis très vite, l'horreur s'est invitée dans son quotidien. Son mari "tuait des gens comme ça, pour rien, comme des animaux. Et à la fin, mon mari a lui aussi été tué comme un animal, juste parce qu’il a parlé".

A l'heure actuelle, cette dernière attend de savoir si un retour du côté de la Belgique est possible ou pas.

"On était terrées"

De son côté, Sarah (nom d'emprunt) est âgée de 50 ans. Belge elle-aussi, elle a pris la décision de rejoindre Daesh pour retrouver sa fille. Et elle aussi dresse un portrait terrifiant de son quotidien en Syrie:

"On était terrées, on était deux femmes, on était enfermées et on ne pouvait pas se déplacer toutes seules. Vous n'avez aucune liberté, et l’interdiction de partir sous peine d’être exécutée", relate-t-elle.

Cependant, cette dernière assure ne jamais avoir assisté à aucune exécution ni décapitation, "car déjà il fallait sortir, il fallait se promener, il fallait y aller, c’était comme les gens du cirque".

Sarah attend elle aussi qu'une décision soit prise à son sujet. Pour le moment, elle partage son quotidien dans l'un des trois camps, en compagnie de plusieurs épouses de jihadistes dont une quinzaine de Françaises.

 

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