Une affiche placardée dans une résidence HLM de la ville de Saint-Ouen interdit de porter assistance aux SDF dans l'immeuble. Les élus de gauche et les locataires protestent.
N'aidez pas les SDF si vous ne voulez pas vous faire expulser. C'est le message assorti de menace que l'office HLM de Saint-Ouen a fait circuler dans une résidence de cette ville de la banlieue nord de Paris.
Les locataires de la résidence Dalhenne ont découvert des affichettes placardées dans l'entrée de leur immeuble, le 15 décembre, les informant qu'ils s'exposaient à "une procédure d'expulsion" s'ils ouvraient "les portes d'entrée sécurisées pour permettre l'accès aux locaux communs à des sans-abri" ou s'ils distribuaient de la nourriture ou de la "logistique", selon les termes du prospectus, a révélé le site du quotidien L'Humanité, ce vendredi.
Aider les sans-abri les incite à rester sur place, justifie le document.
Lors d'une réunion, jeudi soir, les locataires ont fait part de leur incompréhension et de leur colère, indique Le Parisien. "Bande de monstres", "C inhumain" a écrit l'un d'entre eux sur une de ces affiches. Les élus de gauche de la ville ont aussitôt dénoncé "ce message" et demandé à Christian Deglarges, le président de l'Office HLM et à William Delannoy, maire Divers droite de Saint-Ouen, de le retirer immédiatement, précise L'Humanité.
Le maire de Saint-Ouen a de son côté fermement condamné la publication de l'Office HLM ce vendredi, s'associant à la grogne des locataires. "Dès que j'en ai eu connaissance, j'ai demandé des explications au directeur général de Saint-Ouen habitat public et j'ai exigé que des excuses soient présentées aux locataires, légitimement heurté par le caractère odieux de tels propos", écrit William Delannoy.
L'Office HLM a de son côté réagi sur le site internet de Sain-Ouen Habitat, expliquant que la communication publiée était "pour le moins extrêmement maladroite" et ne reflétait "absolument pas la position des instances dirigeantes". Arnaud Bonnier s'est aussi excusé, précisant que l'affichage avait "échappé à [son] contrôle".
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