L'entreprise est accusée d'avoir financé des groupes jihadistes dont l'organisation Etat islamique pour maintenir son activité en Syrie.
JUSTICE - Le cimentier français Lafarge a été mis en examen ce jeudi 28 juin, notamment pour financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'Humanité.
Entendu jeudi par les trois juges chargés de cette enquête hors-norme, Lafarge SA, holding actionnaire majoritaire de la filiale syrienne Lafarge Cement Syria mise en cause, a été mise en examen également pour "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie" des anciens salariés de l'usine de Jalabiya. Cette décision de mises en examen est "conforme" aux réquisitions du parquet de Paris, a précisé la source judiciaire. Lafarge SA est soumis à un contrôle judiciaire comprenant une caution de 30 millions d'euros.
L'entreprise est accusée d'avoir financé des groupes jihadistes dont l'organisation Etat islamique pour maintenir son activité en Syrie. Le groupe français, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, est soupçonné d'avoir versé au total près de 13 millions d'euros entre 2011 et 2015 pour maintenir son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.
Après huit mises en examen ces derniers mois de cadres et dirigeants - dont l'ancien PDG de Lafarge de 2007 à 2015, Bruno Lafont - pour financement d'une entreprise terroriste et/ou mise en danger de la vie d'autrui, c'était au tour de Lafarge SA de s'expliquer devant les deux juges financiers, Charlotte Bilger et Renaud Van Rymbeke, cosaisis du dossier avec le juge antiterroriste David de Pas.
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