Encore une fois, l’Arabie saoudite et ses alliés trouveront des excuses pour justifier ce nouveau massacre au Yémen. Et manifestement, la communauté internationale n’est pas près de prendre ses responsabilités dans cette guerre d’agression.
Des civils ont été tués et d’autres grièvement blessés à Hodeïda (Nord-Ouest), dans une série de bombardements aériens de l’aviation saoudienne et de ses alliés au sein de la coalition dite arabe, ont rapporté plusieurs sources. “Au moins 60 prisonniers ont été tués et 38 autres blessés lors des raids aériens de la coalition saoudo-américaine, dimanche matin (hier matin, ndlr), sur une prison à Hodeïda”, lit-on sur le site de l’agence de presse yéménite Saba, sous le contrôle des Houthis. “Les blessés (dans les frappes de samedi) se comptent par dizaines”, a indiqué le responsable des services de santé de la province de Hodeïda, a rapporté l’AFP. “Nous nous apprêtions à nous coucher lorsqu'une frappe nous a visés. Nous avons fui et une deuxième frappe nous a touchés à nouveau, au même endroit”, a déclaré un blessé à l'AFP. “La prison, située dans le district de Zaydiyya, a été complètement détruite au terme de plusieurs heures de bombardements qui avaient démarré à l'aube”, selon des sources locales, a ajouté Saba, soulignant que les équipes de secours étaient toujours sur place pour trouver d’éventuels corps ou survivants sous les décombres. Ce nouveau carnage intervient le jour même d’un autre massacre de civils dans un quartier résidentiel de la ville de Salou, dans le sud-ouest du Yémen. Selon les chiffres officiels, dix-sept personnes ont péri dans les raids de cette coalition qui a multiplié ses frappes contre les civils, au vu et au su d’une communauté internationale incapable d’agir et d’un Conseil de sécurité où les États-Unis bloqueront toute tentative de sanctions contre son allié saoudien. Durant la journée d’hier, les avions de la coalition ont mené d’autres raids dans la capitale Sanaa, sous-contrôle des Houthis (chiites) et des partisans de l’ancien président Abdellah Saleh, le mouvement Ansarullah (sunnite). Ces frappes n’ont pas fait de victimes mais ont ajouté à la destruction de la capitale. Sur le plan politique, les Houthis accusent l’Arabie saoudite et les États-Unis de saper le projet d’accord de paix de l’ONU, en poussant le Yémen vers la scission. Samedi soir, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a rejeté le plan de paix onusien qui prévoit, selon des sources proches du dossier, la nomination d’un vice-président qui désignera, à son tour, un Premier ministre de transition. Parallèlement, les Houthis se retireront de la capitale Sanaa et les armes seront remises à une tierce partie, ce que refuse apparemment le gouvernement yéménite soutenu par Riyad, a ajouté la même source. Le conflit, qui a généré une grave crise humanitaire, a fait près de 7 000 morts et déplacé au moins 3 millions de Yéménites.
Lyès Menacer
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