BBC rapporte que le gouvernement du Pakistan a demandé à Facebook de l'aider à enquêter sur les cas de blasphème dans lesquels des Pakistanais sont impliqués sur le réseau social.
Le Pakistan condamne tout outrage écrit ou oral à l'islam qui est religion d'État. Tout discours mettant en cause la divinité ou la religion islamique y est condamné.
« Posséder une bible, s'exprimer sur les réseaux sociaux ou encore porter une croix suffit pour se faire agresser par son entourage ou par les autorités », déclare l'association Portes Ouvertes.
En outre, déclarer que Jésus est Dieu est également considéré comme un blasphème par l'islam puisqu'il n'est nullement question de trinité dans le Coran.
Les lois sur le blasphème, qui permettent la peine de mort dans certains cas, sont souvent utilisées abusivement pour opprimer les minorités.
« En cas de rumeur de blasphème, les foules s'en prennent systématiquement aux chrétiens. Souvent, les musulmans accusent de blasphème un chrétien pour régler une querelle à leur avantage », écrit encore Portes Ouvertes.
Plus tôt cette semaine, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a exprimé son soutien à une large répression du contenu blasphématoire sur les médias sociaux, selon BBC. Dans une déclaration sur le compte Twitter officiel de son parti, il a décrit le blasphème comme une « infraction impardonnable ».
Des groupes de défense des droits numériques ont ouvertement critiqué Facebook « pour collusion avec les autorités et censure de contenu portant atteinte à la liberté d'expression », rapporte Tahir Imran, journaliste chez BBC.
Dans une déclaration citée par l'AP Facebook dit avoir examiné les demandes du gouvernement pakistanais avec grand soin tout en gardant le désir « de protéger la vie privée et les droits [des] utilisateurs ». Et d'ajouter : « nous divulguons des renseignements sur les comptes uniquement en conformité avec nos conditions d'utilisation et la loi applicable [dans le pays]. Un Traité d'entraide judiciaire ou une autre demande formelle peut être exigé pour les demandes internationales et nous les incluons dans notre rapport sur les demandes du gouvernement ».
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