Canada: à Fort McMurray, dix fois la surface de Paris est déjà partie en fumée

Depuis 6 jours, un incendie hors-norme ravage Fort McMurray et la province de l'Alberta au Canada. Ce samedi, les flammes continuent de progresser et il faudra des semaines pour parvenir à les maîtriser. Nombre de réfugiés, surface, étendue des dégats... La catastrophe en quatre chiffres chocs.

Le gigantesque incendie de Fort McMurray pourrait "durer des semaines" selon Chad Morrisson, le responsable de la prévention des incendies de la région de l'Alberta au Canada. Quelques chiffres permettent de se rendre compte de l'ampleur des dégâts déjà causés et des risques à venir.

10 fois la taille de Paris

Ce samedi, les flammes avaient ravagées un peu plus de 101 000 hectares, a indiqué Chad Morrisson. Pour ce rendre compte de l'étendue du désastre, cette zone représente une superficie équivalente à dix fois celle de Paris ou la taille de l'île de la Martinique.

Cette zone ravagée ne cesse de s'agrandir. "Le feu continue de brûler sans aucun contrôle", a commenté Rachel Notley, Première ministre de l'Alberta. Le brasier géant pourrait ainsi doubler d'ici samedi soir, selon Chad Morrisson.

Seule note d'espoir, l'incendie se déplace désormais vers le nord-est, soit vers la forêt boréale où il n'y a plus aucun habitat.

100 000 personnes déplacées

Après une semaine d'enfer, près de 2 000 bâtiments ont été détruits à Fort McMurray et, avec les autres bourgades évacuées plus au sud, 100 000 personnes jetées sur la route. L'équivalent de toute la population de Nancy.

Vendredi, environ 2 000 véhicules ont été escortés par la police pour permettre aux sinistrés pris au piège des feux de s'échapper vers le sud en découvrant des quartiers ravagés où, pour certains évacués, leur habitation n'est plus que cendres.



Une vaste opération a été mise sur pied pour sortir les milliers de réfugiées toujours dans des bases de vie des compagnies pétrolières à 30 ou 40 km au nord de la ville canadienne.

Les autorités ont lancé de nouveaux appels aux sinistrés afin d'effectuer un recensement précis des besoins. Mais avant toute chose "le logement sera un enjeu majeur", a estimé vendredi soir Don Iveson, le maire d'Edmonton, la capitale de l'Alberta qui a équipé des centres d'hébergements où 4 400 lits attendent une partie des sinistrés du nord de Fort McMurray.

1 million de barils de pétrole en moins par jour

Pas moins d'un million de barils de pétrole par jour. C'est l'estimation de la baisse de la production de pétrole canadienne en raison de l'incendie à Fort McMurray, capitale des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta, selon des analystes.

"On estime maintenant à un million de barils par jour le volume de production qui a été retiré du marché", a indiqué vendredi Matt Smith de ClipperData. Il a rappelé que le Canada produit 4 millions de barils par jour dont 80% dans l'Alberta.

L'essentiel de la baisse de la production est dû au fait que les employés ont été contraints de quitter les installations. Les infrastructures pétrolières n'étant pas détruites, "l'industrie sera en bonne position pour reprendre sa production une fois que le feu sera maîtrisé", avait expliqué jeudi la Première ministre de l'Alberta Rachel Notley.

Cependant, "il faudra s'interroger sur l'impact qu'ont eu la maltraitance des écosystèmes" sur la propagation du feu, estimait ce samedi l'économiste Thomas Porcher su RTL, rappelant qu'"il faut raser des forêts pour exploiter ces sables bitumineux".

6 milliards d'euros de dégâts

Pour les assureurs, la note risque d'être également salée. La Banque de Montréal a déjà estimé la facture à environ 9 milliards de dollars canadiens (6 milliards d'euros), un record pour une catastrophe naturelle au Canada.



Centre-ville, hôpital, aéroport ont été épargnés, mais "les dommages sont considérables, la ville n'est pas près d'être sécurisée et la reconstruction prendra des mois", a déclaré Rachel Notley.

En attendant, le gouvernement provincial a promis une aide immédiate de 100 millions de dollars canadiens (68 millions d'euros) pour répondre aux premières nécessités d'urgence pour les évacués, souvent partis en toute hâte sans forcément avoir eu le temps de boucler une valise.

 

Lien source : Cliquez ici pour afficher la page correspondante.

Laisser un message
image-whatsApp image-sms
Laisser un message