Plus de quatre mois après l'attaque à Ottawa le parlement canadien va commencer mardi 10 mars l'examen d'un projet de loi antiterroriste qui avait été réécrit après l'attentat. Les termes de celui-ci suscitent une vive opposition des adversaires du gouvernement conservateur mais aussi de nombreux acteurs de la société civile, ainsi que du Commissaire à la protection de la vie privée, Daniel Therrien.Dans une lettre ouverte vendredi 6 mars, ce haut fonctionnaire s'inquiète d'une loi qui « va beaucoup trop loin » en matière de collecte des informations sur la vie privée des citoyens. « Tous les citoyens seront pris dans cette toile, pas seulement ceux soupçonnés de terrorisme », estime-t-il.
Manque de « surveillance indépendante »
« Nous devons rédiger des normes claires et raisonnables qui prévoient quels renseignements personnels peuvent être recueillis, communiqués, utilisés et conservés », ajoute M. Therrien. Pour lui, l'enjeu est celui de la gestion des « mégadonnées, c'est-à-dire des quantités phénoménales de renseignements pouvant être analysés par des algorithmes pour repérer les tendances, prévoir les comportements et faire des liens ».
« Le projet de loi donnerait à 17 organismes fédéraux des pouvoirs pratiquement illimités en matière de contrôle et de profilage des Canadiens ordinaires afin de détecter les menaces à la sécurité », relève -t-il, alors qu'« à l'heure actuelle, 14 des 17 organismes qui recevront des renseignements en vertu du projet de loi ne font l'objet d'aucune surveillance indépendante ». M. Therrien presse donc le gouvernement de réviser sa loi afin d'y inclure des garde-fous indépendants, tels qu'« un organisme d'examen distinct relevant du Parlement ».
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