L'armée américaine autorise Chelsea Manning à changer de sexe

Pour la première fois aux Etats-Unis, un détenu militaire pourra suivre une hormonothérapie afin de devenir une femme. Le soldat derrière WikiLeaks avait porté plainte contre le Pentagone pour obtenir ce droit.

Chelsea Manning, soldat de l’armée américaine reconnu coupable d’avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site WikiLeaks, a été condamné en 2013 à purger une peine de prison de trente-cinq ans. Alors qu’on apprenait cette semaine sa future collaboration avec le quotidien anglais The Guardian, le journal américain USA Today révèle aujourd’hui que l’armée américaine a autorisé le traitement hormonal que réclamait Chelsea Manning depuis sa condamnation. Une première dans l’histoire de l’armée des Etats-Unis.

Lors de son arrestation, Chelsea Manning était alors identifiée comme un homme, Bradley Manning. Son changement de nom avait été autorisé par un juge en avril, et Chelsea Manning avait porté plainte contre le Pentagone en septembre suite au refus de lui fournir le traitement hormonal adéquat pour devenir une femme.

Dans le memo obtenu par USA Today, la colonel Erica Nelson, commandante de la prison de Fort Leavenworth dans le Kansas où est retenu Manning, écrit : «Après avoir évalué avec attention la recommandation selon laquelle le traitement hormonal est médicalement approprié et nécessaire et évalué les risques de sécurité, j’approuve l’ajout de ce traitement aux soins apportés à la détenue Manning.»

USA Today rappelle à cette occasion que les individus transgenres ne sont pas autorisés à servir dans l’armée américaine, bien que le rapport d’un ancien chirurgien militaire estime à 15 000 le nombre de soldats concernés. L’hormonothérapie n’est théoriquement pas prise en charge par le ministère américain de la Défense, contrairement à celui des anciens combattants. Le memo ne précise pas de date de début pour le traitement de Chelsea Manning, 27 ans, mais il contient une remarque pour le moins étonnante : Manning n'aura a priori pas l'autorisation d'utiliser des soins capillaires féminins. C’est ce que préconisait «une évaluation des risques».

Alexandre HERVAUD

 

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