L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch confirme l'existence d'enfants soldats en Syrie, parmi les rebelles. Un rapport qui accable plusieurs groupes d'opposants au régime syrien.
Le rapport de 31 pages signé Human Right Watch est sans équivoque : il recense les expériences de 25 enfants soldats dans des conflits en Syrie. Ils se sont engagés aux côtés des opposants au régime de Bachar Al Assad. Les cas révélés concernent des adolescents de 14 à 16 ans, recrutés par l'Armée syrienne libre, la Coalition du Front Islamique et les groupes extrémistes EIIL et Jabhat al-Nusra, affiliés à Al-Qaïda.
Leurs témoignages révèlent les risques pris par ces jeunes combattants, présents sur la ligne de front et à qui l’on confie des missions de guerre : tenir un point de contrôle, espionner, porter des munitions, devenir un tireur embusqué et même réaliser des attaques suicides. Dans certains cas, les candidats au « martyr » sont « désignés volontaires » par le chef du groupe. « Majad », 16 ans, raconte : « Ils nous ont divisés en groupes de 25 ; dans mon groupe, sept d'entre nous avaient moins de 18 ans. Certaines des obligations des hommes étaient de se faire exploser. Parfois, les commandants disaient : « Allah t’a choisi », et parfois les combattants se portaient volontaires ». Un autre, « Riad », explique : « Ils aimaient les jeunes, car ils allaient devenir des combattants très forts. Le chef du camp a dit qu'ils préféraient les jeunes. »
Human Righs Watch réclame que les bailleurs de fonds suspendent toutes les ventes de matériel militaire et toutes les aides aux forces impliquées dans ces types de comportement. Ceux qui continueraient à soutenir des groupes de rebelles ayant ce type de pratiques se rendraient « complices de crimes de guerre ». Certains groupes ont affirmé qu’ils n’emploieraient plus d’enfant, comme la Coalition nationale des forces révolutionnaires et de l'opposition syrienne ou l’armée kurde, tout en reconnaissant implicitement qu’ils recrutaient jusqu’à présent des mineurs.
Ce n’est pas la première fois qu’un rapport de Human Right Watch cible ces comportements (voir ce rapport daté de novembre 2012). Mais avec l’avancée fulgurante de « l’État Islamique en Irak et au Levant » et ses exactions, il se peut que l’image de l’opposition à Bachar Al Assad soit suffisamment écornée pour que ce rapport ait plus d’échos dans les médias que le précédent.
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