Comme chaque Vendredi Saint aux Philippines, une foule fervente se pressait pour voir des catholiques, dont un Danois, rejouer les dernières heures de Jésus Christ, cloués sur la croix ou en se flagellant, une dévotion poussée à l'extrême et réprouvée par l'Eglise du pays.
Ces rituels se déroulent chaque année dans l'archipel, bastion du catholicisme en Asie, héritage d'une longue colonisation espagnole.
Ils n'attirent plus seulement les fidèles mais aussi les touristes, en quête de sensations fortes.
La participation cette année d'un Danois de 48 ans, identifié par les autorités sous le nom de Lasse Spang Olsen, a surpris les Philippins car les étrangers ne sont plus autorisés à être crucifiés, après une série d'incidents gênants.
Olsen, une petite caméra accrochée au corps, a enduré l'épreuve sans faiblir: clous plantés dans la paume des mains et dans les pieds, puis dix minutes sur la croix.
Il n'a pas souhaité s'exprimer après coup mais des voisins l'ont entendu commenter d'un sobre "formidable expérience".
Huit Philippins ont également subi le crucifiement, à San Fernando, haut lieu de ces scènes sanglantes de la Passion du Christ, à 90 minutes de route de Manille.
Ailleurs dans la ville, des hommes la tête recouverte d'une cagoule se sont flagellés avec des morceaux de bambou noués par des cordes, en pénitence de leurs pêchés, projetant des gouttes de sang sur les spectateurs qui bordent les rues.
La police estime le nombre de touristes à plus de 40.000, dont 5% d'étrangers.
Ching Pangilinan, en charge du tourisme de la ville, a indiqué que le Danois avait été autorisé par les responsables des quartiers à participer aux crucifiements.
Les étrangers sont en général interdits, depuis quelques années. Un Britannique avait renoncé au dernier moment en 2008, un Japonais avait traversé l'épreuve mais révélé ensuite que les images étaient utilisées dans un film pornographique et un Australien s'était avéré être un comédien de télévision.
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