Cameroun : le président ordonne la fermeture d'une centaine d'églises
Selon CNN, le président camerounais Paul Biya a ordonné la fermeture d'une centaine d'églises pentecôtistes qui menaceraient la sécurité intérieure du pays. Cette décision intervient après la mort d'une enfant durant une séance d'exorcisme. Une cinquantaine de lieux de culte ont été fermés manu militari à Yaoundé et à Bamenda, les deux villes à plus forte population chrétienne du pays. « Nous allons nous débarrasser des pasteurs pentecôtistes prétendument chrétiens qui utilisent à mauvais escient le nom de Jésus Christ pour feindre des miracles et tuer des citoyens dans leurs églises. Ils ont outrepassé leurs droits », a déclaré un officiel de Bamenda, Mbu Anthony Lang, à la chaîne CNN mercredi 14 août. Le dimanche précédent, une fillette de 9 ans était morte durant une séance d'exorcisme dans cette ville. L'édile a précisé que sur les 500 églises pentecôtistes du pays, seule une petite cinquantaine sont autorisées.
Depuis les années 1990, les Eglises de réveil connaissent une croissance extrêmement forte au Cameroun. Près d'un million de personnes les fréquenteraient aujourd'hui.
Des pasteurs ont organisé une marche pour protester contre la décision du gouvernement le jour même à Bamenda et Douala. Ils estiment que ce sont leurs critiques à l'encontre du gouvernement qui ont provoqué l'intervention militaire. Pour l'évêque de l'Eglise de Dieu à Yaoundé, Boniface Tum, depuis que Paul Biya a été élu en 1982, la liberté de parole est limitée dans les églises. Il ajoute : « Autoriser uniquement les groupes catholiques, presbytériens, baptistes, musulmans et quelques autres Eglises est une atteinte à la liberté de culte ».
Nyang Blaise, chef du parti du président Biya, interrogé par CNN, a raconté que certains pasteurs demandent à leurs fidèles de cesser leurs traitements médicamenteux en affirmant les guérir par la prière : « Comment un pasteur peut-il émettre un avis de ce type ? Nous avons besoin de remettre de la raison dans nos vies chrétiennes ». Adolphe Lele, gouverneur de la région nord-ouest a déclaré que la police avait retrouvé une trentaine d'enfants enlevés chez un pasteur de Bamenda. Ce dernier souhaitait les soustraire aux « mauvaises fréquentations », selon le gouverneur.
Sources : CNN, Icicemac, Bonaberi.
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