Inde : être gay n'est « pas un péché » pour l'archevêque de Bombay

C'est une petite révolution. Dans un pays - l'Inde - où l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 2009, un prélat, et non des moindres, l'archevêque de Mumbai, nouveau nom de la mégalopole Bombay, a déclaré publiquement qu'être gay n'était « pas un péché » au regard de l'Église catholique.

A la tête des évêques indiens, Mgr Oswald Gracias, qui représentait le parti asiatique au moment du conclave qui devait voir l'élection du pape François, répondait à une lettre que lui avait adressé le Queer Azadi Mumbai. Dans ce document, l'association de défense des droits des homosexuels s'émouvait d'un sermon prononcé dans une église du nord de Bombay dans lequel le prêtre de la paroisse marquait son opposition au mariage gay et décrivait l'homosexualité comme « un grand péché ». Fait du hasard, cette phrase avait été prononcée juste au lendemain de propos très commentés du pape François : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? », s'est interrogé le pape dans son avion de retour des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Rio.

Dans sa réponse datée du 31 août, l'archevêque indien remet les choses à leur place. « Si on fait une lecture à la lettre de ce qui a été dit, une partie de ce que le prêtre a dit est vraie et une autre est inappropriée, écrit-il. L'Église n'accepte pas le mariage gay parce que la Bible nous enseigne que Dieu a souhaité le mariage pour un homme et une femme. D'un autre côté, dire que ceux qui ont une orientation sexuelle différente sont des pécheurs est faux. Je pense que nous devons nous y montrer sensibles dans nos homélies et dans notre façon de nous adresser à nos paroissiens, et j'en ferai part à nos prêtres ». « L'Église accueille tout le monde, a-t-il ajouté, y compris ceux qui ont une orientation sexuelle différente ».

Un message accueilli favorablement par les défenseurs des LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans). « La réponse de l'archevêque est très rassurante pour notre communauté, déclare ainsi un paroissien de l'église Saint-Thomas, précisément celle où a été prononcé le sermon anti-mariage gay. Cela me donne l'assurance qu'en tant que membre de l'Église, je ne serai plus discriminé ». De son côté, Harish Iyer, activiste des droits des homosexuels très connu en Inde, s'est dit « reconnaissant » envers l'archevêque qui, par son action, « a lancé un repère pour tout un chacun ».

 

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