Combats au Mali, alors qu'AQMI choisit un successeur à Abou Zeïd

Après plusieurs semaines d'accalmie, Gao, la grande ville du nord du Mali, a vécu dimanche 24 mars de nouveaux accrochages entre l'armée malienne et des combattants islamistes, qui ont fait sept morts selon des sources concordantes. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes islamistes armés ayant occupé le nord du Mali avec AQMI jusqu'à l'opération militaire franco-africaine lancée en janvier, a revendiqué cette "attaque".

"Un militaire malien, quatre islamistes et deux civils ont été tués dimanche au cours des échanges de coups de feu entre l'armée malienne et les islamistes" survenus dans le nord-ouest de la ville de Gao, selon une source sécuritaire africaine présente sur place. A la mi-journée, la situation était redevenue "calme" à Gao, a-t-elle affirmé.

Selon l'état-major de l'armée malienne, les forces armées du pays et les troupes nigériennes qui les aident ont été "appuyées" par des unités françaises face à la "dizaine d'hommes armés" qui s'étaient infiltrés durant la nuit et avaient tiré près d'un camp militaire dans le sud de Gao.

Le successeur d'Abou Zeïd désigné

Ce regain de violences dans Gao même survient au lendemain de la confirmation par la France de la mort d'Abou Zeïd, 46 ans, précédemment annoncée par le Tchad. Désigné "il y a quelques jours" comme son successeur, un autre Algérien, Djamel Okacha, 34 ans, doit encore être confirmé dans ses fonctions lors d'une réunion de la direction d'AQMI, selon le patron de la chaîne algérienne Ennahar TV, Mohamed Mokeddem.

Djamel Okacha, dont le pseudonyme est Yahia Aboul Hammam, est un proche du chef d'AQMI, Abdelmalek Droukdel, issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Les deux hommes appartiennent au "Groupe d'Alger", qui désigne les islamistes armés nés dans la région de la capitale algérienne.

Okacha aurait rejoint le Nord-Mali en 2004. Sa présence est également signalée parmi le commando ayant attaqué une caserne militaire en 2005 en Mauritanie. Il serait aussi impliqué dans l'assassinat en 2009, toujours en Mauritanie, de l'Américain Christopher Legget, qui travaillait pour une ONG.

Le successeur d'Abou Zeïd devrait s'atteler à la réorganisation d'Al-Qaida au Maghreb islamique qui, fragilisé notamment par la mort, à ce jour non confirmée, de Mokhtar Belmokhtar, le commanditaire de l'attaque de janvier dernier contre le site gazier de Tiguentourine, en Algérie.

AQMI menace de nouveau de tuer les otages français

En marge de cette désignation, le groupe islamiste a une nouvelle fois affirmé avoir tué ce mois-ci l'un des otages français entre ses mains depuis fin 2011, Philippe Verdon, ajoutant ne pouvoir garantir la survie des autres Français qu'il détient. AQMI avait déjà annoncé le 20 mars avoir tué Philippe Verdon, présenté comme un "espion", en représailles à l'intervention militaire française au Mali. Philippe Verdon, un géologue, a été enlevé dans la nuit du 24 novembre 2011 à Hombori dans le nord du Mali en même temps que son collègue Serge Lazarevic. Les autorités françaises ont déclaré ne pas être en mesure de confirmer son décès.

"Tous les autres otages sont en vie", précise le groupe dans un communiqué apparemment adressé au peuple français, "mais nous ne pouvons garantir leur survie en raison des attaques menées par votre armée contre les bases des moudjahidine". Quatorze autre otages français sont détenus en Afrique de l'Ouest, dont sept sont retenus prisonniers au Sahel par AQMI et les groupes qui lui sont affiliés.

 

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